Et si on se permettait d’être vulnérable ?

jeune fille souriante, montrant aussi sa vulnérabilité

Je vous partage ce TEDx d’une vingtaine de minutes : « le pouvoir de la vulnérabilité » et je vous promets que ça en vaut la peine. C’est amené avec une telle simplicité et beaucoup d’auto-dérision.

La semaine dernière, on m’a envoyé une vidéo TEDx à regarder sur la vulnérabilité. J’ai l’habitude d’en voir de temps en temps et je suis toujours agréablement surprise, je ne m’attends jamais à ce concentré de qualité de l’information, d’humour et d’émotions combinées. 

TEDx : Le Pouvoir de la vulnérabilité par Brené Brown.

Dans celle-ci, j’ai été happée très rapidement par les propos de cette femme si énergique. Il s’agit de Brené Brown, une chercheuse d’esprit logique qui s’est confrontée de manière académique au concept de vulnérabilité jusqu’à comprendre qu’elle-même faisait comme la plupart d’entre nous, à savoir : occulter ses émotions et ne pas les embrasser ni les écouter. 

Evidemment, elle s’est pris un mur et s’est écroulée. Cela lui a été salvateur cela dit et elle nous le raconte avec beaucoup de dérision.

Cette femme parle de choses si fondamentales mais si absentes de nos préoccupations personnelles et professionnelles : les sentiments et émotions de honte, de peur, d’appartenance, d’estime de soi, d’amour que nous avons tendance à mettre de côté de façon permanente et inconsciente.

D’abord, c’est quoi la vulnérabilité ? Un synonyme serait la fragilité, un autre : la sensibilité.

Une autre définition désigne la vulnérabilité comme l’aptitude d’un milieu, d’un bien, d’une personne à subir un dommage à la suite d’un événement, naturel ou anthropique.

Selon Soulet, sociologue, elle comporte ces caractéristiques : elle est universelle, individuelle, potentielle, contextuelle, relationnelle mais le plus important de tous réversible. 

Dieu soit loué 😅, on peut changer les choses !

Selon l’historienne Axelle Brodiez-Dolino dans son article le concept de vulnérabilité : « la vulnérabilité pourrait dès lors être considérée comme une notion-pivot au sein d’un parcours individuel réversible fait d’instabilité du présent et d’incertitude de l’avenir, conduisant soit à l’autonomie au fil de l’empowerment, soit à l’assistance au fil de la dépendance. »

Nous allons cependant, nous attarder dans cet article à traiter la vulnérabilité sous le prisme de nos réactions face aux émotions qui nous traversent.

Ce qui se passe à trop vouloir enfouir sa vulnérabilité

D’après Brené Brown, face aux émotions, il existe 3 réactions différentes (il en existerait beaucoup plus selon moi) telle que la quête de la perfection, le déni de ses émotions et enfin la fait de toujours penser au pire même si tout va bien. Je vais m’en tenir à la non prise en compte de ses émotions et les conséquences qui en découlent.

Dans nos vies trépidantes, d’un côté les progrès technologiques nous ont enlevé des tâches fastidieuses, d’un autre côté, nous compartimentons énormément nos tâches de la maison et du travail. Nous faisons ce que l’on appelle le multitasking qui est le fait de passer d’un sujet à un autre complètement différent. Dans certains métiers, le luxe de s’arrêter n’existe pas, de s’exprimer non plus, d’éprouver des sentiment encore moins.

On est tellement anesthésié, on enfouit tellement profondément nos émotions que l’on s’oublie et par là même on ne connaît plus nos limites. Et pour contourner ses problèmes ou les supprimer, certains se réfugient dans le sucre, le tabac, l’alcool, l’overdose de shopping de choses inutiles… et c’est la descente aux enfers, un cercle vicieux s’installe. A partir de là on peut se poser les questions suivantes :

  • Comment être sûr que tout va bien si je suis anesthésié.e ? 
  • Comment exercer une activité qui me convient si je suis anesthésié.e ?
  • Comment savoir si ma relation amicale ou amoureuse est satisfaisante ou pas si je suis anesthésié.e ? 

Je pourrais continuer ainsi de suite …

C’est simple, c’est parce que l’on  s’est tellement déconnecté de notre corps, que l’on ne voit plus à temps les signaux d’alerte qui mènent au mal-être, à la dépression, aux phobies sociales, aux troubles multiples des comportements, aux addictions mais aussi aux burn-out.

On ne le voit pas venir car on s’est mis une cuirasse, on a tout verrouillé et on continue jour après jour à jouer au bon petit soldat jusqu’à l’effondrement. 

C’est ce qui arrive au personnel médical, qui traverse de façon très aiguë depuis quelques années un profond mal-être, qui a été en plus accentuée par la crise sanitaire qui nous frappe. 

De nombreuses personnes dans les personnels soignants telles que les infirmières sont au bord du gouffre. Ils consultent en plein désarroi des hypnothérapeutes, des praticiens en médecines douces après avoir essayé les médicaments. Pourquoi en sont-ils arrivés là ? Littéralement brûlés ? A terre, en burn-out, lessivés, vidés, en proie à toutes sortes de troubles ? 

Ils se sont tellement sacrifiés, tous les jours donnant tellement d’eux-même qu’ils oublient qu’ils ont un corps qui souffre et le mental qui flanche. Ils relèguent la moindre plainte, la moindre émotion à plus tard, dans un coffre bien fermé

Et lorsque les verrous du coffre sautent, avec la pression accumulé c’est l’hécatombe, il peut se passer beaucoup de temps avant que la personne récupère. Elle est exsangue, vidée de sens, ne sait plus qui elle est au fond, pourquoi  elle fait cette activité, comment elle en est arrivée là. Elle est profondément perdue. 

Alors comment éviter d’en arriver là ? Quels sont les signes qu’il est nécessaire de prendre en compte afin d’éviter cet abîme ? On est tous concerné, on a tous dans notre entourage des personnes qui se consument dans leur travail, dans leur quotidien, dans leur relation, il est de notre devoir en tant que proche de les alerter et de prendre soin d’eux (enfin). 


Consultez cet article : Mes 2 hacks pour gérer une motivation au top grâce à son feu sacré.


Mes 3 conseils pour une reconexion au corps

Prendre le temps et communiquer

Prendre le temps de s’écouter, écouter son corps est un grand pas, s’autoriser à être vulnérable, mettre des mots sur des maux, c’est important pour être conscient des émotions qui nous traversent. 

C’est ce qui nous rend humain et qui nous distingue des animaux par exemple. Mon premier conseil est d’oser en parler à ses proches, se confier, libérer la parole. Oser s’arrêter et écouter son souffle, son coeur, que nous dit-il ? Interrogez votre corps, regardez-le, écoutez-le, touchez-le (sans double sens ici) :).

C’est le travail que j’ai fait  depuis que j’ai arrêté brutalement mon expérience professionnelle de commerciale dans le digital il y a de cela 2 ans. 

Je n’avais pas conscience à ce moment-là en bonne élève que je suis  que je surjouais mon rôle de commerciale. Au fond, certains aspects me plaisaient mais la plupart du temps, je n’étais pas alignée. Ma capacité de suradaptation et d’hypervigilance donnaient le change mais en contrepartie, je “décompenssais” pas mal à la maison.

J’étais à fleur de peau, irritable, fatiguée, je pouvais ruminer, me dire que je j’aurais pu faire mieux dans telle situation bref, je me mettais la pression toute seule etc. 

J’étais très bien rémunérée, mais cela ne m’apportait rien de particulier, aucune fierté. Ce dont j’avais réellement besoin, c’était de temps pour me former à autre chose, me développer. Or là, j’échangeais mon temps contre de l’argent. Il a fallu que je comprenne cela, que je comprenne quel est mon moteur. Pour certains, c’est avoir une situation, pour d’autres de l’argent, pour moi c’est une activité où je suis alignée avec mes convictions profondes.

Que s’est-il passé depuis ? 

Je me suis autorisée à prendre du temps, à faire mon deuil de cette activité qui n’était plus faite pour moi (cette phase est indispensable), j’ai écouté mes envies (avoir des envies = je suis en vie en fait, cette phase permet la reconnexion à son moi intérieur).

J’ai beaucoup écrit (cela m’apaise), je me suis montrée curieuse de tout, avec un appétit insatiable pour les thématiques qui me font du bien, qui me mettent sur le chemin de la connaissance de soi ainsi que sur des sujets plus pros comme le marketing digital. 

Je continue sans relâche à sonder ma vulnérabilité, à comprendre qui je suis “pour être juste qui je suis là où je suis” sans jugement et avec beaucoup de bienveillance. 

Depuis, j’exerce une activité qui me plait (le coaching et la formation) au plus profond de moi, dans une région qui me convient mieux et je me forme sur de nombreux sujets différents.

Ainsi, je peux accompagner en toute conscience d’autres personnes dans leur cheminement, leur transition professionnelle ou entrepreneuriale. 

La méditation est un puissant outil de reconexion à soi

Un homme méditant dans l'eau Transition Gagnante

Le travail de la connaissance de soi m’a amené vers la méditation de pleine conscience, j’ai effectué un cycle de méditation (MBSR soit mindfulness-based stress reduction) guidée en groupe. Je recommande particulièrement la méditation pour se reconnecter à son corps, mieux gérer ses émotions et prendre du temps pour soi. En un mot, en faire un exercice quotidien d’hygiène de vie pour le mental et le corps.

Nous avons des paliers de connaissance de soi, d’avancées spectaculaires lorsque l’on traverse une épreuve particulièrement dure comme : une maladie, un divorce, un licenciement, un décès, une traversée du désert, en un mot une épreuve à passer ou un moment difficile. Nous passons tous par un de ses épreuves un jour ou l’autre.

C’est contre intuitif je le sais, mais ce sont dans ces moments-là que nous avançons le plus et qu’il faut prendre un temps pour soi et accueillir toutes ces émotions. Ces moments là, sont des transitions, un marqueur de changement profond vers autre chose en mieux. Il s’agit d’un palier vers une expérience qui vous élève vers vos aspirations naturelles.

S’inspirer des enfants

Enfin, je recommande d’observer les enfants qui sont une source inépuisable de sagesse et de simplicité. Ils ne sont pas à 100 % dans le mental comme les adultes, ils ressentent les choses, l’expriment sans filtre. Je vous partage une petite anecdote mignonne : Nous devions partir en voyage et ma fille Eva, 5 ans, avaient mal aux oreilles et réagissaient mal aux médicaments, son père lui dit alors : « je la sens fragile » et elle demanda : « est-ce que ça pue la fragilité ? » Les enfants ramènent tout au corps, à leurs 5 sens et ils ont raison.

Une technique japonaise : le Kintsugi

Et dernière chose que je voulais vous partager car j’aime énormément cette technique qui nous vient du Japon. Les Japonais, si raffinés ont développé au XVI è siècle une technique appelée Kintsugi (jointure en or) qui consiste à rendre visibles les fêlures des céramiques. Ils mélangent de la poudre d’or à la laque et TADAM, l’objet reprend toute son allure d’avant avec ce supplément d’âme. C’est magnifique n’est-ce pas ? Ils rendent honneur et rendent visibles un objet cassé en le sublimant. Nous devrions en prendre de la graine pour nos objets et pour soi bien sûr.

J’aimerais pour conclure vous demander ce que vous avez pensé du TEdX et de cet article, est-ce que cela a remué des choses en vous ? Et qu’est-ce que vous allez en faire ? 

Je reste à votre disposition si vous avez des questions ou des commentaires, j’y répondrai avec plaisir.

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