Tout le monde connaît ce qu’est le burn-out mais peu connaisse le bore-out, l’ennui au travail qui touche 33 % des actifs européens tout de même selon une étude Stepstone de 2008 ! Les 33% ont indiqué passer au moins deux heures, sinon beaucoup plus …. à ne rien faire.
Il est évident que l’ennui au travail demeure un sujet encore très tabou, car comment avouer que l’on a rien à faire et s’en plaindre tout en percevant un salaire confortable alors que d’autres sont au chômage longue durée ou RSA ?
Le bore-out n’est pas reconnu comme maladie par le droit Français et pourtant il fait des ravages dans certains secteurs.
Sachant que les employeurs sont parfois complices de cette inactivité et que les conséquences peuvent s’avérer désastreuses pour le sujet tant sur le plan psychique que physique.
Le bore-out, c’est quoi ?
Définition du bore-out
Il s’agit du syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui ou boreout. C’est grosso modo s’ennuyer à mourir, avoir de l’inactivité dans son travail.
Autant c’est déjà le cas au mois d’août dans la plupart des entreprises françaises où le temps s’étire et l’activité se relâche. On est au coeur des vacances estivales. Autant ce n’est pas normal, pour des salariés, tout au long de l’année de faire leur travail en 1 heure à tout casser dans la journée.
Comment reconnaît-on les signes ?
Les premiers symptômes à noter pour les employés qui s’en plaignent sont, la démotivation, l’anxiété et la tristesse. Mais si l’employé reste longtemps dans cette situation, cette dévalorisation peut l’amener à de la dépression et une déconstruction de la personnalité.
Une perte d’estime de soi et un sentiment d’inutilité flagrante peuvent aussi conduire au suicide dans le pire des cas. Et souvent ce sont des personnes très impliquées qui prennent à coeur leur travail.
Pour d’autres, face à l’oisiveté, ces comportements peuvent se mettre en place pour pallier à au désoeuvrement : grignotages intempestifs, pauses cigarettes fréquentes parfois recours à l’alcool.
Selon l’article : Bored to death, paru dans l‘international Journal of Epidemiology d’Oxford en 2010 journal, les personnes souffrant d’ennui au travail on 3 fois plus de risque de contracter une maladie cardio-vasculaire que les autres.
Pour d’autres employés, l’ennui, “la planque au travail” est une aubaine. Certains postes qui ne sont pas sous les feux des projecteurs ou sur le front comme on dit permettent de « se la couler douce ».
Une entreprise avec des managers trop souvent absents ou laxistes, peuvent laisser une ambiance saine de travail se détériorer. Certains employés se baladent, de pause café en pause cigarettes, travaillant à tout casser 1h30 le matin et 1h30 l’après-midi. Le reste du temps, ils le passent à chatter sur leur messagerie, en achat sur leurs sites favoris, à surfer sur le net en quête de leurs prochains restos. Ces profils adorent consommer.
Attention à ce phénomène car ce qu’il risque de se passer c’est une démotivation des bons éléments qui s’exprime par leur démission pour d’autres entreprises plus dynamiques.
Les secteurs les plus touchés
Les collectivités territoriales selon Christian Bourion, seraient un terreau de personnes souffrant de ce syndrome. Mais les raisons de la « généralisation » de l’ennui au travail sont multiples : mise à l’écart volontaire ou « placardisation » dans le public pour les fonctionnaires qu’on ne peut pas licencier, postes non-supprimés mais vidés de leurs sens, parcellisation des tâches à l’extrême dans le privé…
Dans les entreprises ayant fusionné avec des équipes redondantes, le risque est d’avoir 2 personnes assignées sur les mêmes tâches. Si rien n’a été pensé pour former les personnes en amont sur d’autres postes ou les faire évoluer, il risque d’y avoir des conflits.
Je suis en bore-out, je fais quoi ?
Des comportement différents devant l’inactivité
Nous avons différentes réactions face à l’inactivité qui vont de la colère ou rébellion envers les autres qui est plutôt rare. Ensuite, il existe l’acceptation, ceux qui ne se plaignent pas, le salarié fait le deuil de son plaisir au travail. Ensuite , nous avons le rejet, le salarié retourne sur le marché du travail, beaucoup y songent mai peu passent à l’action. Cela dit, de plus en plus de personnes osent franchir ce pas avec tous les dispositifs mis en place par les institutions.
Enfin, nous avons le contournement, le salarié prend du recul et applique différentes stratégies pour en tirer parti. La plupart des salariés dans l’enquête de Christian Bourion, auteur de l’ouvrage : Le Bore-out syndrom, les personnes adoptent une réaction de ce type.
Ce que j’ai trouvé d’intéressant dans son livre notamment, c’est la richesse des comportements d’adaptation, bien différents les uns des autres. Je suis certaine que vous y retrouverez des comportements familiers 😉
Parmi, les stratégies de contournement, nous pouvons noter : la réduction du temps de présence pour adapter le volume ou voler le travail des autres ou aider certains dans leur dossier. Nous avons aussi le ralentissement du rythme pour étirer le temps d’activité. Mais pratiquer une autre activité durant le travail demeure la stratégie number 1 toute catégorie confondue. Selon Christian Bourion, ‘il est plus facile d‘absorber une activité supplémentaire que d’absorber une inactivité supplémentaire’.
Quelles solutions adopter lorsque l’on est dans cette situation ?
Il est souvent difficile de changer les choses sans quitter son poste. Déjà la première étape est d’en prendre conscience et ne pas s’emmurer dans l’ennui.
Les jeunes qui dans leur premier boulot souffre de ce syndrome à des postes “inutiles”, doivent absolument se sonder et étudier quelles sont leurs aspirations professionnelles. Pour cela, pas question de rester dans son coin, il faut instaurer un dialogue avec la hiérarchie et faire valoir un travail qui ait du sens.
La nouvelle génération d’ailleurs, est beaucoup plus réactive et mobile à changer de job que la précédente alors que cette dernière était plus loyale face à l’employeur.
Pour résumer si le bore-out est durable et est lié à votre entreprise ou au secteur d’activité dans lequel vous exercez, mieux vaut pour vous de négocier une rupture conventionnelle voire de démissionner si cela s’avère impossible.
Si le syndrome est lié à votre profession, là pas d’autre solution que d’envisager une reconversion.
La reconversion
La reconversion professionnelle va être envisagée pour vous défaire de votre ancienne profession. La meilleure stratégie est de l’entamer lorsque vous êtes encore dans votre ancien poste afin d’utiliser au mieux tout ce temps d’ennui pour vous former !
Cet article pourrait vous plaire : Les 5 étapes pour bien démarrer sa reconversion
OU cet autre article : Les outils que j’aurais aimés avoir au début de ma reconversion !
Cela vous fera du bien de mettre de l’énergie dans une activité , un projet qui fait sens pour vous et qui vous ouvrira des perspectives le moment venu. Ce ne peut qu’être salutaire à ce stade !
Attention, ce n’est pas si facile d’effectuer cette démarche, les personnes qui auront détecter tôt ce syndrome et l’auront pris en compte pourront en parler plus facilement à leur entourage et médecin. Conséquence : ils seront plus ouverts à une transition car ils ne seront pas dans la spirale infernale du repli sur soi, de la culpabilité, du désarroi …
Si j’ai un conseil à vous donner c’est de ne JAMAIS rester dans votre coin à ruminer votre mal être au travail car vous vous faites du mal. Libérez la parole auprès de proches, de collègues, de la médecine du travail, de psychologues dans un premier temps.
Le fait d’en parler vous met dans une posture où vous avez pris conscience de ce qu’il se passe et où vous ne subissez pas les choses.
Ensuite, si vous avez décidé d’entamer une reconversion professionnelle, faites-vous accompagner par un coach pour vous sentir soutenu, épaulé et trouver un chemin adapté vers votre projet de vie.
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c’est certain que la placardisation , sous-charger abusivement le salarié, quantitativement et/ou qualitativement (déqualifier son poste), peut être considéré comme du harcèlement moral qui consiste à isoler le salarié , souvent exprès pour obtenir une démission sans avoir à payer des indemnités de licenciement ! voir : La prévention du harcèlement moral au travail : https://www.officiel-prevention.com/dossier/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/la-prevention-du-harcelement-moral-au-travail
Merci beaucoup Sophie pour votre retour et éclairage sur ce sujet, très utile pour compléter le propos de cet article. Belle journée.